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L'enfer a un goût de paradis ________________

Photo de hellisheavens-x

hellisheavens-x

Description :

________________

Frut♪moon_x est de retour ... Encore.


_________________________

Il souffre. Terriblement. Et il va mourir. Inéluctablement.
Il crie. Déchirant. Tout comme moi.

Tout termine. Enfin. Dans le silence.
La cacophonie de mon coeur. Bruyante.
Et la nuit. De cristal. Brisé.

Cet enfer avait le goût du paradis.
Ce paradis avait la vraisemblance de l'enfer.

_________________________

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♪
« Mais un mot de toi pour ma peine
Ma paranoïa sur tes lèvres
Mais alléluia le vent se lève
Sur l'enfer où je me promène
»

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♪
« Je veux vivre, je veux aimer
Mais c'est une longue échappée hors de l'enfer
»

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L'enfer a un goût de Paradis               

               Il souffre. Terriblement. Et il va mourir. Inéluctablement.
               Il crie. Déchirant. Tout comme moi.

               Tout termine. Enfin. Dans le silence.
               La cacophonie de mon coeur. Bruyante.
               Et la nuit. De cristal. Brisé.

               Cet enfer avait le goût du paradis.
               Ce paradis avait la vraisemblance de l'enfer.
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Frut♪moon_x revient pour sa sixième fiction. Sixième ! Que le temps passe vite ...
Frut♪moon_x vous prévient qu'il s'agira d'un Yaoi et d'une Deathfic.
Frut♪moon_x vous rappelle qu'il est toujours interdit de frapper l'auteure.
Frut♪moon_x est accro aux commentaires constructifs.
Frut♪moon_x vous prie de bien vouloir l'ajouter dans vos favoris si vous souhaitez être prévenu(e), et dans ce cas-là seulement.
Frut♪moon_x vous remercie de votre passage.

Elle m'a fait une très bonne critique !


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Et faites pas comme si vous n'aviez pas vu.

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#Posté le samedi 30 mai 2009 02:13

Modifié le samedi 26 septembre 2009 15:21

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♪
« Mais qu'est-ce qu'on a fait de mal ?
Je n'me rappelle de rien. »

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♪
« Les souvenirs calme la douleur à l'intérieur de nous,
Maintenant je sais pourquoi ... »
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L'enfer a un goût de Paradis               
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Scène 1
« Moi, moi ... mais qui peut être cette personne ? »


             Ankylosé, les yeux clos, j'ai seulement conscience d'une chaleur étouffante. Un monstre brûlant qui m'encercle, me fait suffoquer, lèche mes orteils en feu et roussit ma peau claire jusqu'à présent légèrement halée. Je vérifie chacun de mes membres avec une attention toute particulière, quand une impression singulière me submerge alors, totalement différente que celle d'avoir perdue un bras ou autre.

               Non. J'avais pourtant bel et bien égaré quelque chose. Et ce ne fut que quelques instants après, alors que j'ouvrais péniblement les yeux sous la clarté trop forte, que la chose en question m'explosa à la figure.

               Je ne savais pas qui j'étais. Pas plus mon nom que mon âge, d'où je venais ni où j'étais. Et surtout pas, comment je suis arrivé ici, que s'était-il passé auparavant, à quoi je ressemblais, quel langue parlait d'elle-même dans ma tête, ni même qu'est-ce qu'un sentiment. Rien. Du vide. Abyssal.

               Mes yeux divaguèrent alors sur le paysage alentours. Tout n'était que nuance de vert. Vert foncé. Vert émeraude. Vert sapin. Vert pomme. Par tous les diables, où étais-je donc ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Vert d'eau. Bleu-vert. Vert-de-gris. Et d'autre encore. Du vert à perte de vue. Parfois teinté du jaune lumineux indiquant qu'il faisait encore jour, bien que l'opacité de ce vert empechât de deviner l'heure, voire même la partie de la journée dans laquelle j'évoluais.

               Je compris, après un instant de réfléxion, que j'étais étendu au coeur d'une forêt. Equatoriale, si mes souvenirs étaient exacts. Ce qui n'était pas le cas pour la plupart des choses. Des lianes pendaient lâchement de la cime des arbres, inaccessible, tandis que les trilles d'un oiseau peuplaient l'espace sonore, accompagnés de temps à autre du crissement d'un grillon ou autre insecte de l'espèce. Au loin, un singe se prit à hurler sa colère.

               Je tentai par tout les moyens d'explorer mon esprit dans ses plus profonds retranchements, dans l'espoir d'y retrouver un nom, un mot, une odeur, un indice m'indiquant quoi que ce soit d'exploitable à l'instant. Mon premier geste fut de parcourir de mes doigts fébriles mon visage décontenancé, afin d'en discerner les traits. Fins, tout en ligne droite, un nez aquillin et des yeux en amande. Des lèvres larges et des pomettes saillante. J'en déduisis que je n'étais pas un enfant. Et que, peut-être, je n'étais pas repoussant. Cela restait à voir.

               J'examinai mes mains, à la peau rougie et brûlée par l'astre solaire. Quelques blessures très fines déchirait mes paumes par endroit, petites lignes rouges encore douloureuses. Inscrit d'une encre bleu, à demi éffacée, traînaient là deux mots que j'identifiai comme de l'anglais – n'étant donc pas ma langue natale donc - : « To Be ». Être ? Mais pourquoi donc aurais-je écrit cela à cet endroit incongru ? Ou serait-ce quelqu'un d'autre ? Mais qui ?

               Je délaissai ce détail qui me paraissait pourtant crucial, et tentai de me remettre sur mes deux jambes faiblardes et maigres à faire peur. L'effort me parut concidérable, et je chancelai immédiatement avant de trouver appuie sur un arbre proche à l'écorce rigide. Ma tête tournait et il m'était difficile de me maintenir en une position verticale. Je me sentais atrocement gourd, mais il était hors de question que je reste ici ne serais-ce qu'une minute de plus. Il me fallait sortir de cette jungle dont le nom m'échappait. Quoi qu'il m'en coûte.

               J'entrepris donc, à pas mesurés et pénibles, d'avancer vers une destination inconnue. Appellons-la « Ailleurs ». Cela lui va très bien. Je me dirigeai donc vers Ailleurs, m'accrochant à chaque végétal susceptible de soutenir mon poids. Je n'avais pas parcouru cent mètres que j'étais déjà épuisé, mais je me refusai à m'arrêter. Il me semblait que cela relevait d'une question de vie ou de mort.

               Je titubai donc à travers les feuilles, les cris, la mousse, les arbres, la terre et la souffrance. Je ne me souvenais absolument pas de la manière dont je m'étais retrouvé aussi fragilisé, et je n'avais naturellement aucun moyen d'y parvenir. Ma tête supportant à peine son propre poids, je n'essayai même pas d'actionner le cerveau quelle contenait afin d'y trouver des réponses. Seul l'avenir nous le dira. Et encore.

             Cinq cent mètres plus loin, je m'effondrai silencieusement, ma chute étant ammortie par un tapis moussu et presque confortable. La fatigue écrasante me submergea soudain, et je décidai qu'il était préférable de dormir, ne serait-ce que quelques instants.

              Mais n'avez-vous jamais remarqué que c'est lorsque vous désirer vous abandonner dans les bras de Morphée que ceux-ci vous repoussent ?

            C'est donc dans un profond désarroi que je me contentai d'observer la folle nature m'entourant, crépitant de tous les bouts, accablante de majestée, somptueuse comme si elle avait été créée de la main même de Dieu. Ce qui était le cas, comme toute chose sur Terre, bien que l'on puisse douter concernant certaines personnes. Il me semble que ma dernière phrase est blessante, non ? Qu'importe, personne n'est là pour m'entendre de toute façon. Et il me semble qu'il est impossible d'écouter les pensées d'autruis, je n'avais donc rien à craindre.

              Un animal de la taille d'un cochon d'Inde s'approcha de moi. J'identifai un singe, bien que je ne puisse certifier la chose, et il me paraissait fort petit pour apartenir à cette espèce. Admettons que ça en fut un.

               Il effectua un petit bond, craintif, m'observant de ses yeux larges dévorant la moitié de son visage. Il aurait pu avoir l'air intelligent s'il ne se grattait pas le haut du crâne toutes les deux secondes. Il fut bientôt si près que, d'elle-même, ma main s'actionna pour aller caresser la bestiole.

               Celle-ci ne rechigna pas devant l'avance que je lui faisais, allant même jusqu'à frotter sa tête contre ma paume. J'aurais ri si je n'avais pas craint que ma mâchoire ne tombe sur le coup. Je me contentai alors d'un sourire des yeux, tandis que mes doigts s'emmêlaient dans sa fine fourrure brun-roux.

               Maladroitement, il vint se loger sur mon épaule, me tirant une grimace de douleur sous son poids, pourtant moindre. Il chatouilla ma nuque de ses poils, alors que sa queue s'enroulait autour de mon cou et que ses doigts malingres tiraillaient une de mes longues mèches noires. Je voulu tourner la tête pour mieux l'observer, mais cela fit trop mal. Je me contentai de fermer les yeux et de me laisser bercer par la musique criarde de la forêt.

             Soudain, je sentis l'animal sursauter. Rouvrant les paupières, je le vis dégringoler le long de mon bras, et s'enfuir et petits sauts pressés vers l'arbre voisin, qu'il escalada avec une agilité sans égale. Totalement perdu et déconnecté, je scrutai les alentours à la recherche du fauteur de trouble.

               Je ne pus malheureusement rien voir. Si ce n'est quelques oiseaux s'envolant en direction du ciel et le reste de la faune s'enfuir autour de moi. Un calme subit se créa, et la peur m'envahit doucement. Je savais que si le moindre danger approchait, je serais incapable de fuir, voire même d'y penser. Aussi entâmai-je une prière à l'intention de je-ne-sais quel Dieu, esperant avoir été croyant un jour.

               Je m'adossai un peu plus contre l'écorce, cherchant probablement à pénétrer à l'intérieur. Je sentais mon coeur battre à tout rompre, mon menton trembler légèrement. Je n'eu plus longtemps à attendre. Et cela glaça mon sang dans mes veines.

               Un coup de feu retentit à cinq mètres de moi.

________________________________________________________________________________________

Je m'excuse pour ce chapitre excessivement barbant, plat, et dénué d'actions ou de paroles. J'ai plus l'habitude des entrées en grandes pompes mais, cette fois-ci, je n'avais pas le choix. Si vous avez quelques suggestions au niveau de la présentation ou autre, elles seront les bienvenues ! N'hésitez pas à exprimer votre avis sur tout. Naturellement, je répondrai aux questions, dans la mesure du possible.
Voici donc mon premier personnage principal. Il y en aura deux, et les autres seront quasi-inutiles. Je déteste les histoires où l'on oublie la moitié des noms des personnages parce qu'il y en a trop. J'espère ne pas trop vous décevoir.
Merci de m'ajouter dans vos favoris pour être prévenu.
[edit] N'ayant jamais regardé la série télévisée Kyle XY, il m'étais impossible d'en faire un plagiat, bien que beaucoup me l'ai fait remarquer. Il y aurait apparement des ressemblances, et je m'en excuse.

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#Posté le jeudi 04 juin 2009 07:22

Modifié le lundi 29 juin 2009 15:07

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« Les frontières, maman,
J'les vois dans l'regard des gens »

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« Tout ce que je veux faire c'est partir au loin,
[...]
Peu importe ce que je dirai,
Peu importe ce que je ferai »
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L'enfer a un goût de Paradis               
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Scène 2
« Et tu te demandes encore pourquoi je pars ? »

_.-**-._.-→Catan

Un an auparavant, quelqu'un d'autre, autre part ...

               La respiration difficile, j'observais comme chaque matin mon reflet dans le miroir. De l'eau gouttait dans un bruit sinistre sur le carrelage; je n'en avais cure. Combien de fois avais-je eu l'irrépressible envie de la détruire d'un coup de point, cette glace vicieuse qui ne pouvait s'empêcher de me renvoyer cette image de moi ... Je l'entendais presque ricaner. Et, comme chaque jour, je refoulai tant bien que mal cette idée et détournai mes pupilles aux reflets rouges.

              Rouges. Vous avez bien lu. Oh non, je ne suis pas un vampire. Bien que cette remarque me soit plus que familière ... Mes prunelles tombèrent sur la peau diaphane et fragile de mes mains. Fragile. Voilà ce que j'étais, un être fragile. Et que je tente désespérément d'y remédier n'y changera rien. Je rejetai rageusement une de mes courtes mèches blanches en arrière, et, après avoir vérifié une dernière fois qu'un minimum de mon épiderme dépassait de mes vêtements, je sortis de la salle de bain et partit au lycée en courant. J'étais en retard. Mais, cela aussi, c'était une habitude.

               Moi, Catan, dix-neuf ans, terminale S au lycée Voltaire, souffre d'albinisme oculo-cutané de type 1. Pour faire plus simple et moins médical, je suis un putain d'albinos. Oui, comme les rats et les furets. À ceci près que, contrairement à certains, mes cheveux n'ont absolument pas foncés avec le temps. Et que j'ai des parents tellement compréhensifs que je n'ai pas de quoi me payer une teinture ou des lentilles. Même pas des lunettes de soleil ou quoique ce soit du genre. Je suis condamné à ressembler à ce que je suis. Un monstre.

               La journée fut longue, trop longue, comme toutes les journées. Le plus drôle est d'observer le regard des gens, tantôt haineux, tantôt peiné, tantôt indifférent ... Ou presque. On me regarde, c'est indéniable. À chaque instant que ce connard de Dieu fait. Et c'est peut-être cela, le plus insupportable. Mais qu'y puis-je ? Je suis hors-norme, et je n'ai aucun moyen de l'assumer. De plus, à cause de cette histoire, il n'est pas rare que je me mette subitement à crier de manière quasi-hystérique ou à pleurer. Et cela non plus, je ne puis y remédier.

               Cette histoire, vous n'avez pas besoin d'en connaître les détails pour le moment. Cela viendra, ou non. Prenez votre mal en patience. Moi, voilà des années que mon mal patiente. Mais que disais-je ? Ah oui, les heures ont défilé, toutes plus inutiles les unes que les autres, avec les même phrases stupides commençant toutes par « Ils pourraient vous le demander au bac ... ». Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre, du bac ? Lui, il ne le passera jamais, son bac.

               À sept heure, au retour du bahut, je fis un léger détour par le bar du coin, histoire de distiller mes souvenirs dans un verre. Un seul me suffit, généralement. Je ne suis pas ce qu'on appellerait un alcoolique, mais j'ai systématiquement besoin d'une dose par jour. Ce n'est pas à moi que l'on va reprocher d'avoir les yeux « étranges », n'est-ce pas ? Aussi m'installai-je au bar, vidai-je d'une traite ma double vodka, payai et ressortit dans le vent vif et humide de l'automne. Je remontai mon col et baissai le regard, pour éviter qu'il n'entre en contact avec les rayons ardents du coucher du soleil. Cela aurait pu très bien être une journée comme les autres. Mais, alors, il n'y aurait aucun intérêt à la raconter.

               Au détour d'une ruelle, n'ayant pas aperçut leurs ombres, je fus surpris par une bande qui m'était facilement reconnaissable. Eux, ils savent tout. Mon sang se glaça dans mes veines, et je demeurai planté là, interdit. Que faire ? Si je fuyais, ils me rattraperaient. Si je criais, ils me sauteraient dessus. Et si je ne faisais rien ... Je ne savais pas. Alors je ne fis rien, et promenai fébrilement mes iris translucides sur chacun d'entre eux. Un, deux, trois ... Douze.

               Je n'eus pas à patienter longtemps, car l'un d'entre eux plongea sur moi, me faisant chuter contre les dalles disjointes. L'arrière de mon crâne rencontra l'une des arrêtes tranchantes, et j'émis un grognement de douleur. Il m'agrippa au col, agitant au-dessus de lui un objet que je ne parvins pas à identifier. Aveuglé par la lumière crépusculaire devenue trop forte, je tentai vainement de protéger mes prunelles trop sensibles de mes mains. Un geste stupide qui fut vite interrompu par une claque violente d'un autre des compères.

               Hurlant des choses incompréhensibles, celui qui était à califourchon sur moi approcha sa main jusqu'à présent suspendu dans les airs de mon visage. D'abord lentement, puis, brusquement, l'abattit sur ma joue. Une lame déchira le côté droit de mon visage. J'eus l'unique réflexe de tourner la tête vers la lumière, paupières closes, et c'est peut-être alors ce qui sauva mon oeil. Devrais-je m'en réjouir ? Voilà longtemps que je ne me réjouis plus de rien.

               À cet instant, une phrase troua le brouhaha oppressant, alors que du sang s'égouttait doucement de ma tempe à ma bouche, écoeurant. Des mots que, je le savais, je n'oublierai jamais. Jamais. Ils se sont instantanément gravés dans mon âme, au fer brûlant et acide, pour ne s'effacer que le jour de ma mort. Ils me parurent si déplacés à ce moment, si dissonants, que mon organe vital rata un battement. « Je l'aimais ! Tu comprends ça ? Je l'aimais !! » s'écria mon agresseur.

               Comment ? Lui ? Mais ... Il était à ... Je n'eus pas le temps de m'attarder sur cette absurdité que, déjà, un poing acheva d'éclater mon arcade, et je sombrai dans une amère inconscience. Je me sentais planer entre le rêve et la réalité, comme si je les survolais à tour de rôle. Ou, plutôt, le cauchemar et la réalité. Car, loin de la vraie vie, il est là. Il m'attend. Et il m'attendra indéfiniment jusqu'à ce que je le rejoigne enfin. Dans un flot de souffrance insurmontable, de préférence.

               J'émergeai douloureusement lorsque le soleil vint embraser mon visage d'albâtre. La sensation du sang séché sur ma joue me tira un haut-le-coeur. Je parvins à me relever, m'appuyant lourdement contre le mur de béton gris et fissuré. Ils n'étaient plus là. Ils m'avaient laissé pour mort, j'imagine. Alors, ma décision, bien qu'encore floue puisqu'hâtive, était justifiée. Encore faudrait-il que j'arrive chez moi entier.

               Je marchai, trébuchai, chutai. J'étais sonné et avait perdu la notion du temps et de direction. Seuls mes pieds savaient encore où ils se dirigeaient, ou du moins, je l'espérais. Il n'y avait personne dans les rues, à cette heure-ci du matin. Ou peut-être que le monde avait disparu dans la nuit, allez savoir. Qu'est-ce que ça pouvait bien me faire ? Je n'aspirais qu'à ça après tout. J'atteignis l'appartement de mes parents, fit tourner la clé dans la serrure -non sans m'y être pris à plusieurs reprises auparavant- et m'écroulai sur le canapé du salon, recroquevillé sur moi-même, refusant d'appeler qui que ce soit ou de verser la moindre larme. Mais ils m'attendaient déjà, craignant peut-être pour moi. Depuis cette histoire, ils craignaient sans cesse pour moi.

               Ma mère tint à nettoyer ma plaie tandis que mon paternel insistait pour me soutirer des noms. Je demeurai muet à chaque question. Ma blessure était profonde, mais je refusai d'un signe de tête ferme et indiscutable que l'on m'emmenât à l'hôpital la faire refermer. Je détestais ces endroits depuis ce jour. Mes cheveux s'étaient tâchés de sang. J'étais devenu le seul albinos aux cheveux blancs et rouges. Quelle victoire.

               « Ma décision est prise. Je pars. » débitai-je d'une voix monocorde et distante. Tous deux me regardèrent comme si je leur avais annoncé que j'avais décapité un homme à coups de petite cuiller après l'avoir violé plusieurs fois, et ce sans aucun regret notoire. Impassible, je répondis à leur interrogation silencieuse d'un stoïque : « Là où ils ne me trouveront plus. La où il ne me trouvera plus. Loin, loin ... En Amazonie. »

               J'haïssais le monde, j'haïssais les hommes. J'haïssais l'amour que les gens se portaient, moi qui n'en était plus capable. J'haïssais les regards, les paroles, les gestes. J'haïssais les yeux rougeâtres, les cheveux blancs, la peau trop pâle. Je le haïssais. Je me haïssais. Adieu.

________________________________________________________________________________________

J'avoue en être un peu plus fière. Peut-être parce que ce deuxième est dernier personnage est mon préféré. Et que ce chapitre est légèrement plus sadique, et donc me ressemble plus. L'action en elle-même démarrera lors de la quatrième scène ! N'hésitez pas à me détailler vos avis, et excusez-moi si je met parfois longtemps à répondre aux commentaires. Cette semaine j'ai été assez occupée car je participais à la création d'un forum, et j'espère vous y voir tous très vite (sinon ...). Je vous remercie pour tout le soutien que vous m'apportez, en particulier cette personne qui prend le temps de me prélire, comme je le fais pour sa superbe fiction <3.
Bref, en espérant que cela vous à plus.
Merci de m'ajouter dans vos favoris pour être prévenu.

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#Posté le vendredi 12 juin 2009 06:00

Modifié le vendredi 17 juillet 2009 14:06

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« A l'intérieur de moi il n'y a rien. »
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« Ne me sauve pas, ne me sauve pas,
Car je m'en fous. »
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L'enfer a un goût de Paradis               
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Scène 3
« Suis-je définitivement perdu ? »



              Un coup de feu retentit à cinq mètres de moi. Mon coeur battait à tout rompre, mon cerveau fonctionnait à une vitesse impressionnante, mais rien n'y faisait. Je ne parvenais pas à avoir quelque réflexe humain. Je ne savais plus fuir. Pourtant, cela me semblait naturel, naturel ... Je fermai les yeux, inspirai fortement. Action.

               Je me relevai le plus rapidement possible – ce qui équivalait à une éternité éphémère – et entreprit de détaler comme je le pouvais. Sauf que, justement, j'en étais purement et simplement incapable. Aussi m'écroulai-je dans un vacarme assourdissant, compte tenue du silence imposant qui enveloppait désormais la jungle. Quelques secondes. Immobiles dans le temps. Mais nous n'en avions pas, de temps.

              Je repris ma folle course, me sachant alors poursuivi. Qu'avais-je donc fait ? Je ne me rappelais même pas de mon propre nom, je ne pouvais être bien dangereux ! Mais l'homme – car c'en était forcément un – à ma suite ne semblait pas de cet avis, aussi fus-je contraint de tituber à ma rapidité de pointe, avoisinant celle d'un escargot en fin dans vie dans une montée humide, entre les racines et les bosses disséminées de-ci de-là.

              Un nouveau coup de feu éclata, et siffla à mon oreille. La prochaine fois, il ne me raterait pas. La terreur me submergea, à tel point que des larmes aigres apparurent aux coins de mes paupières plissées sous le vent que je produisais moi-même. Cela faisait-il partit de mes souvenirs ? Probablement.

               Subitement, un éclair brûlant me traversa l'esprit, pourtant toujours aussi embrumé et noyé dans la confusion la plus totale. Une ville. La nuit. Des cris. Des ombres. Et de la peur. À vous en arracher les entrailles, à vous rendre muet pour toujours. À vous faire hurler à la mort, et supplier qu'elle daigne vous prendre. Des pleurs. Intarissables. Et ...

               Une détonation peupla une troisième fois l'espace sonore, et, quelque secondes après, une vague de douleur insupportable émanant de ma jambe déferla sur moi. Je m'étalai de tout mon long sur le tapis de mousse, roulai, glissai, et, finalement, arrêtai ma chute dans un fossé circulaire de cinq bons mètres de profondeur. Aux parois lisses, insurmontables. J'étais piégé. Une fois de plus ?

               Un cri m'arracha la gorge sous la souffrance que me procurait mon mollet, mais également car ma descente ne s'était pas faite dans la plus grande des douceurs, et que quelques unes de mes côtes y étaient sans aucun doute passées. Quoique, je ne suis pas médecin. Ou, tout du moins, je ne le pensais pas. Je ne divergerai pas là-dessus plus longtemps puisque, de toute manière, je ne parvenais même plus à réfléchir correctement.

               J'entendis des pas s'approcher de moi, aussi me mordis-je les lèvres jusqu'au sang dans l'espoir de taire mes piètres gémissements. Ils étaient lourds, incertains, et rien ne me permettait de savoir si c'était moi qu'ils cherchaient ou pas. Je me recroquevillai sur moi-même, éveillant la brûlure que provoquait ma cage thoracique alors que celle-ci ne s'était pas encore endormie, et fermai les paupières en psalmodiant intérieurement de nouvelles prières. Je me trouvais bien pieux, pour quelqu'un qui n'était pas sûr de connaître quelconque Dieu !

             Les bruissements se rapprochèrent, tandis que le rythme de mon coeur s'intensifiait dangereusement. Il allait exploser, c'était inévitable. J'étais presque certain que toute la forêt entendait son tambour incessant. Bien que je ne connaissais absolument rien de sa superficie. Ba-bam, ba-bam. Je retins difficilement mon souffle, suffocant sous la chaleur et l'effort encore constant. J'allais mourir, j'allais mourir ...

               Puis, doucement, sans rien demander de plus, l'homme s'éloigna, peut-être alerté par quelque autre animal venu me prêter main-forte. Quel qu'il soit, je le bénissais de tout mon pauvre coeur. Je ne savais peut-être plus qui j'étais, mais j'étais encore sûr d'une chose, je ne souhaitais pas mourir. Du moins pas tout de suite, et pas sans m'être battu auparavant. Pas coincé au fond d'un trou tel un grain de mais dans une boîte de conserve abandonnée au bord d'une route de campagne déserte. Tiens, certaines choses me revenaient petit à petit.

               J'expirai bruyamment, soulagé. D'une main tremblante, je palpai ma blessure sanguinolente, tentant vainement d'arrêter l'écoulement chaud et visqueux. La douleur allait croissante, et j'eus bientôt toutes les peines du monde à ne pas hurler sans discontinuer jusqu'à ce que cela daigne enfin s'arrêter. La balle s'était logée exactement au centre du muscle, et je ne me rappelais nullement de quelle manière l'en extraire. Mes stupides côtes crissantes et mugissantes n'arrangeaient absolument rien à la situation, et je me résignai rapidement à attendre.

              Oui, mais attendre quoi ? Attendre qui ? Je ne savais même pas si quiconque vivait à moins d'un kilomètre de rayon ! De plus, j'étais bien trop épuisé pour crier. Il me restait à peine assez de force pour me lamenter sur mon sort, et encore, pas bien longtemps. Pourtant, je répugnais à l'idée de sombrer doucement dans l'inconscience, craignant de ne pouvoir ensuite me réveiller. Ou, plutôt, de ce qu'il adviendrait de moi à mon réveil. Cette formulation était plus exacte.

              De mes doigts longs et maigres, presque squelettiques, j'essayai de grimper le long de la paroi terreuse de ma prison végétale, enfonçant mes ongles et arrachant des racines. Je ne pus que me redresser sur mon assise, et constater mon impuissance. J'étais fait comme un rat. Je rejetai d'un geste accablé mes trop longues mèches couleur de nuit dans mon dos, et tentai de faire un état des lieux.

              Moi. Nom inconnu. Âge environnant les dix-neuf ans, d'après la taille. Corps décharné aux os apparents, couvert de manière régulière de griffures en cours de cicatrisation, ainsi que diverses blessures telles des côtes fêlées ou une balle de plomb dans la jambe droite. Longs cheveux noirs qui mériteraient un sacré coup de peigne et plusieurs shampoings. Trace de stylo bleu menaçant de s'effacer, mais qu'il ne faudrait absolument pas oublier. Cela est peut-être capital. Ou pas. Allez savoir.

                La lumière du soleil baissait dangereusement. Je ne savais quelle heure il était, mais je devinais que la nuit ne me serait pas d'une grande aide, aussi une petite pointe d'angoisse s'empara de moi. Et si personne ne venait ? Et si je mourrais ici, seul, au fond de ce trou au milieu de nulle part ? Et si, tout compte fait, personne ne m'attendait, ou que cela soit ?

               J'allais me perdre dans mon stupide désespoir de personne esseulée et blessée au milieu de la jungle -pourquoi donc me plaignais-je, c'aurait pu être pire !- lorsqu'un mouvement au-dessus de moi attira mon attention. J'eus le stupide réflexe de me replier sur moi-même, sourd à mes plaies, pensant avoir affaire à mon chasseur, ou, peut-être, à quelqu'un d'autre tout aussi susceptible de me tuer. Aussi, qu'elle ne fut ma surprise lorsque je compris les quelques mots que sa voix rauque et caverneuse laissa échapper de sa bouche !

« Ah bah putain ! »

_______________________________________________________________________________________

Je m'excuse pour le retard que j'avais pris cette semaine avec les commentaires. Pour ceux qui ne le savait pas, j'étais partie en week-end, puis j'ai effectué mon stage en entreprise pour le collège, et, finallement, il me faut faire mon rapport, ce qui me prend un temps fou. Heureusement que j'avais pris de l'avance dans l'écriture des chapitres !
J'espère que ce chapitre vous plaira, bien que celui-ci me semble un peu longuet, puisque l'on n'apprend presque rien sur le personnage. Mais il faudra vous y faire, venant d'un amnésique ... Malgré tout, j'aime le point de vu très simpliste que cela provoque. Enfin bref.
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#Posté le samedi 20 juin 2009 01:44

Modifié le lundi 29 juin 2009 15:07

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« Crois-moi quand je dis au revoir pour toujours
Et pour de bon »

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« Si tu étais mort ou toujours vivant
Je m'en fous, je m'en fous
Et toutes ces choses que tu as laissées
Je m'en fous, je m'en fous »
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L'enfer a un goût de Paradis               
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Scène 4
« Ai-je trouvé mon Paradis blanc ? »

_.-**-._.-→Catan

              Adieu. Un an s'était écoulé depuis. Une année rythmée de silences paisibles et de paisibles silences. De chaleur insoutenable et de douceur. De découvertes, d'appréhensions. Une année comme j'en avais longtemps rêvé. L'Enfer vert était devenu mon Paradis blanc. Beau contraste.

              Je n'avais jamais été aussi purement et simplement heureux que pendant cette solitude interminable. J'avais perdu l'habitude saugrenue de parler, si ce n'est lorsque je croisais quelque espagnol ou autre personne venu détruire sans la moindre once de remord mon havre de paix. Malheur à lui s'il venait à me croiser ! J'aurais défendu ces arbres démesurés contre ma vie s'il le fallait. Elle ne valait plus grand chose, de toute manière.

              Cela faisait un an que je ne songeais plus vraiment à lui. Certes, ce rêve me hantait toujours; je ne saurai probablement jamais y remédier. Néanmoins, je n'avais plus à souffrir de son regard sur moi. Ni même de celui d'une tierce personne, d'ailleurs. Seuls les nombreux animaux et insectes crissants et criants à longueur de journée avaient la possibilité de me voir, droit que je ne pouvais décemment pas leur refuser.

              Malgré tout, je devais supporter quelques règles primaires de civilisation, histoire de ne pas finir grillé au soleil comme un jeune américain pédophile et meurtrier sur la chaise électrique. Voyez-vous, nous, les putains d'albinos, craignons le soleil, d'autant plus lorsqu'il est tropical. Aussi me contraignais-je à ne porter que des vêtements d'une longueur étouffante pour la chaleur, et évitai tout contact direct avec les rayons malfaisant, chose beaucoup plus simple qu'il n'y paraît puisqu'il fait assez sombre sous les arbres. Je n'avais pas réellement le choix, de toute manière.

 
            Ma plus grande peur était uniquement que quelqu'un débarque subitement de je ne saurais où dans l'espoir fou et stupide de me tenir compagnie. Je pense qu'il me serait difficile de contenir ma haine et ma rage envers le reste de la planète, et que cette personne subirait tout cela sans en être le moins du monde coupable -quoique-. Ou peut-être d'une seule chose : venir me casser les pieds dans l'un des endroits les plus déserts et hostiles de la Terre.

              Aujourd'hui comme chaque jour, je me suis éveillé aux premières lueurs – pour le moins persistantes – du soleil, venues me chatouiller hargneusement le visage. Il devait être aux alentours de cinq heure du matin. Bonjour, vous écoutez Rire et Chanson, il fait 5° - non, 25° - ce matin, mais les températures devraient remonter dans la journée ! Passons à un sketch ... Machinalement, à l'instar de tous les matins depuis le jour de mon départ, je parcourus du bout des doigts la cicatrice formant un croissant boursouflé, s'étendant de ma tempe au dessous de mon oeil droit, fermai les paupières quelques secondes en songeant à la cause de ce traumatisme, et me levai tout aussitôt, prêt à affronter une nouvelle journée de bonheur. Si ça avait été le cas, vous pensez bien que je n'en dirais rien.

              Je fis de ce drôle de fruit des tropiques nommé Graviola mon déjeuner, et m'installai sur le toit de branchage de ma cabane, à l'ombre de la cime floue et haute des arbres, pour y méditer un peu. Un peu ... Je voulais dire par là « Jusqu'à ce que le Soleil dépasse de très loin son zénith ». Mais, ici, cela se résumait assez bien par « Un peu ».

              Ma vie d'avant ne me manquait en aucun point. J'avais atteint ma vision de l'extase, et je ne cessais de m'étonner de tout. Cela me rappelais, lorsque j'étais enfant, ces années où l'on ne connait rien, emplies de questions toutes plus saugrenues les unes que les autres. Sauf que, maintenant, je n'avais personne à qui les poser. D'où ses heures, peut-être sombres pour d'autres, mais de plus en plus attrayantes pour moi, à divaguer ainsi, assis sereinement sur mon arbre.

              Qui suis-je ? Où vais-je ? Que vais-je faire, après ? Qu'est-ce que l'après ? Et avant, que reste-t-il de l'avant ? Ces questions ne cessaient de revenir, et je n'y trouvais que des réponses partielles. En particulier à la dernièr; à laquelle je ne souhaitais plus réfléchir. Mais l'on ne maîtrise pas ses pensées.

              Où es-tu ? Que fais-tu ? M'en veux-tu, comme ils me l'ont toujours dit ? Suis-je un lâche ? Aurais-je dû t'en empêcher ? Qu'est-ce qui m'a retenu ? Dis-moi, dis-moi, veux-tu vraiment ma mort ? Dis-moi, dis-moi ...

              Mais tu n'es plus là pour me répondre. Déjà quand tu étais à mes côtés, tu ne satisfaisais jamais ma curiosité, pourtant naturelle face à ce que tu devenais. Pourquoi cela changerait-il maintenant ? Maintenant que tu es loin, si loin de moi ? Les remords mes rongent, tu sais. De l'intérieur. C'est si fort, c'est si dur. Qu'attends-tu donc de moi ? Que je souffre le martyr jusqu'à la fin de ma vie ?

              Bordel, sors de ma tête !

              Je finissais systématiquement en larmes lors que je sortais de ses réflexions qui ne mènent à rien. Peut-être était-ce pour ça que j'aimais tellement être seul. Ou peut-être pas. Et peut-être est-ce aussi pour cela que personne ne m'a retenu, là-bas. Personne. À croire qu'ils n'en n'ont rien à foutre de moi. Ou au contraire. Je ne saurai jamais. Car je n'ai nullement l'intention d'y retourner, pour quelque raison que ce soit. Ne t'en fais pas, tu n'y retourneras jamais.

              Les heures tournaient, le temps filait, le soleil descendait. D'une certaine manière, cela signifie la même chose, non ? Qu'importe. Bougeons un peu, avant de finir statufier telle une gargouille de Notre-Dame que personne ne viendra admirer. « On l'a arraché de la façade, 'comprenez, l'était toute pâlotte. » Haha.

              Je me laissai glisser le long de l'échelle de corde rudimentaire que je m'étais créé, et, armé d'un couteau que j'avais pris soin d'emmener lors du Départ, je m'élançai machinalement et silencieusement, ou presque, vers ... Où ? Voilà une nouvelle question à ajouter à la liste. Il était surprenant que je ne me perdis jamais.

              Je ne songeais même plus à siffler lorsque je cheminais ainsi en quête de nourriture, ou d'autre chose, ou même de rien; c'était un réflexe bien trop civil. Je me contentais de regarder vaguement devant moi. Le « vaguement » me causait nombre de chutes, d'ailleurs.

              Je discernai soudain le bruissement de pas lourds dans les feuillages, à ma gauche. La démarche d'un enfoiré, à coup sûr. Je vous certifie qu'ils marchent tous pareil. Du moins, ceux que je connais. Des coups de feu retentirent alors, suivis du son significatif d'une course-poursuite. Action ?

              Je m'élançai également en direction du raffut. Je ne savais réellement pourquoi, néanmoins, je me devais d'y aller. Je heurtai un tronc large de deux mètres -comment ai-je pu le rater ?- ce qui ralentit ma progression. Le temps de reprendre mes esprits, et la jungle avait recouvert son « calme ». Disons par là que le bordel émanant d'un peu partout était totalement naturel.

              J'avançai encore, tentant de me rappeler l'origine des bruits. Je débouchai, après un certain temps je l'avoue, sur une pseudo-clairière, nommée ainsi par mes soins car elle était totalement ombragée bien qu'aucun arbre ne s'élevait sur un diamètre d'une dizaine de mètres. En son centre régnait un large trou, probablement creusé dans l'espoir d'y attraper quelque animal. Aussi me penchai-je pour vérifier qu'aucun n'était prisonnier à l'intérieur. Quand j'identifiai la masse claire qui s'étalait au fond du fossé, je ne pus retenir un :

« Ah bah putain ! »

              Un homme. Un vrai. Enfin, j'entends par là, un humain, bien sûr. Le reste se vérifierait après. Deux bras, deux jambes, une tête, bref, un humanoïde. Je ne parvenais pas à y croire. Certes, je croisais parfois quelques personnes, mais c'était elles qui érigeaient ses pièges, elles ne s'amusaient jamais à tomber dedans - ce qui est assez dommage, soit dit en passant - ! Qui était donc cet abruti ? Je tentai les rares mots en espagnol de ma connaissance, espérant en tirer quelque chose :

« ¿Como esta? ¿Como te llama? »

              Devant son absence de réaction, j'en conclu qu'il ne parlait l'espagnol aussi bien que moi le russe, aussi tentai-je une approche plus radical, et d'autant plus stupide que moins d'un quart de la planète parle le français :

« Oh, ça va en bas ? Comment t'es arrivé là ? C'est quoi ton nom ? »

              Plissant les yeux, je distinguai quelques esquisses de mouvements, et sa tête se releva doucement. Soit il avait compris, soit il avait fait du théâtre dans sa jeunesse. Allez savoir.

« Je ... Je ne sais pas ! »

              Un français. Ou, en tout cas, quelqu'un qui le parle; après tout, il pouvait bien être venu depuis la Thaïlande à la nage, je n'en avais pas grand chose à faire. Attendez quelques secondes ... Qu'est-ce qu'il ne savait pas ?!

« Je t'ai juste demandé ton nom ! Tu t'appelles comment ?
- Je ne sais pas !
- Ah bah putain ... répétai-je »


              Ce devait être une caméra-caché, c'était obligé. Certes, il fallait être encore plus stupide que lui pour inventer ce concept mais, quand je l'ai quitté, le monde me paraissait bien stupide. Tout est envisageable. Il est aussi possible, bien sûr, qu'il dise la vérité. Mais j'en doute.

              Je n'avais néanmoins guère d'autre solution que de le tirer de là, aussi tentai-je de lui lancer une liane, ce qui fut totalement inutile compte-tenue de son état dont il me fit un court résumé. Il me fallait descendre. Je m'accrochai donc à un harnais de fortune, dégringolai en rappel et atterrit souplement en évitant de l'écraser plus qu'il ne l'était déjà. Il fallut s'y prendre à plusieurs reprises pour le hisser sur mon dos, car à chaque fois il gémissait de douleur, bien qu'il essayait de se contenir au maximum. Quoique.

              La remonté fut plus ardue, mais au bout de quelques tentatives nous parvînmes tous deux au sommet, et nous nous allongeâmes dans un soupir d'aise. J'examinai furtivement sa jambe, n'étant pas spécialiste de ce type de blessures, et déclarai :

« Ton nom sera Fly.
- Pourquoi ?
- Parce que pour arriver ici, tu es forcément venu en volant. »


_______________________________________________________________________________________

Catan est de retour, et ce en pleine forme, comme vous le voyez ! Contrairement à moi, qui pour la première fois de ma vie, publie en retard ... Je m'en excuse une fois encore.
Je n'aime pas ce chapitre, et vous ne me ferrez pas changer d'avis. Il est trop détaché, joyeux, "cool", et ça me fatigue. Néanmoins, je m'amuse beaucoup à écrire sous ce POV. Je suis décidément quelqu'un de paradoxal.
"Personnage" comme certaine aimait l'appeller à désormais un nom, et mes deux personnages principaux sont maintenant réunis. L'intrigue en elle-même apparaîtra donc au chapitre suivant !
Que de suspens mon Dieu !
Je tiens à vous prévenir que je pars en Angleterre du 2 au 14 Juillet. Je ne répondrai donc pas à vos commentaires, néanmoins, et ce si Dieu le veut car je n'ai que trois lignes d'avance à l'heure où je vous parle, je confierai mes chapitres à ma chère prélectrice, qui les publiera pour moi. Il n'y en aura peut-être qu'un, je vous préviens !
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#Posté le lundi 29 juin 2009 07:35

Modifié le jeudi 24 septembre 2009 13:32

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